EXCLUSIF : question / réponse sur la nouvelle compétitivité du PHEV par rapport au diesel !

Réponse à la question. Le PHEV peut-il être compétitif par rapport au Diesel ?

C’est nouveau : désormais oui.
Mais à un certain nombre de conditions qui sont toutes accessibles dans les 3 ou 4 prochaines années.

Le prix de revient du véhicule hors batterie en location peut être du même ordre de grandeur qu’un Diesel Euro6, si le GMP utilise un petit moteur essence, une électronique de puissance et un moteur électrique fabriqués à grandes échelle (>200k/an) , une transmission optimisée.

Les constructeurs (notamment les français ) en ont le potentiel technique, même s’il apparait aux observateurs extérieurs que les premières applications seront plus chères (cout de l’électronique et usage de transmissions automatiques très couteuses)

Le cout d’entretien devrait être sensiblement plus faible qu’un Diesel (à évaluer)

Avec les prix de carburants actuels, le cout d’utilisation kilométrique ( location batterie, charges, carburant) pourra être comparable ou légèrement plus élevé, soit 80 à100€ par mois, pour un véhicule particulier selon la taille de la batterie ceci pour un kilométrage de l’ordre de 1200km/mois (à comparer à un Diesel optimisé consommant 5l/100km donc 60l/mois).

Il faut pour cela que l’utilisateur puisse assurer la plus grande partie de ses kilométrages quotidiens en électrique pur (cible les 2/3). Pour cela 3 conditions

La puissance du moteur électrique est suffisante pour tirer le véhicule sur toutes les voies rapides et autoroutes urbaines,
la batterie doit avoir une capacité disponible suffisante ( 7 à10kwh pour un véhicule particulier, 15 à 30 kwh pour un fourgon , notion de capacité réelle tenant compte du vieillissement batterie sur 6 ans et d’un emploi entre 10% et 90% d’état de charge maxi )
Enfin le client doit pouvoir se charger quotidiennement de préférence en nocturne.
Dans ces conditions la plus grosse part du cout d’utilisation sera la location batterie (40 à 60€ pour un VP)

C’est la performance déjà avérée (constructeurs coréens) et le progrès » visible » d’ici 3 ou 4 ans sur la densité énergetique (50 à70%) qui justifient cette prévision de cout..

A titre d’illustration,une batterie VP assurant 7kwh disponible ( soit 10Kwh théorique de début de vie) et 50km d’autonomie réelle, pourrait alors couter 1700€ , 2400€ avec la marge de distribution et la TVA, et être proposée pour un loyer de 40€/mois pendant 6 ans avec reprise de la batterie pour un usage de stockage au delà des 6 ans.

L’usage des clients est évidemment très diversifié. La cibles des 2/3 des kilométrages en électrique pur ne sera pas toujours accessible, pour certains utilisateurs elle pourra être dépassée.

La diversification de l’offre (taille des batteries) et l’investissement dans l’infrastructure de charges (habitat, parking d’entreprises, parking public et voirie) sont les conditions pour permettre à la grande majorité des utilisateurs d’atteindre cette cible.

Des mesures incitatives pourront être souhaitables en accompagnement si ces deux efforts de diversification de l’offre et de développement de l’infrastructure ont déjà porté leurs fruits.

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Automatic translation:

EXCLUSIVE:
QUESTION / ANSWER ON THE NEW COMPETITIVENESS PHEV COMPARED WITH DIESEL !

Let´s answer the question: Can the PHEV be competitive with diesel?

This is new: now yes.

But with a number of conditions which are accessible in the next 3 or 4 years.

The cost price of the vehicle excluding battery rental can be of the same order of magnitude than Euro6 diesel if the GMP uses a small gasoline engine, power electronics and electric motor manufactured large scale (> 200 k / year) , optimized transmission.

Manufacturers (especially French) have the technical potential, even if it appears to outside observers that the first applications will be more expensive (cost of electronics and automatic transmissions use of very expensive)

The maintenance cost should be significantly lower than diesel (to assess)

With current fuel prices, the cost of mileage use (battery rental, expenses, fuel) may be comparable or slightly higher, at 80 to100 € per month for a particular vehicle depending on the size of the battery this to a mileage of about 1200 km / month (compared to an optimized diesel consumption 5l / 100km so 60l / month).

This requires the user to provide most of its daily mileages in pure electric (Target 2/3). For this 3 terms :

The power of the electric motor is sufficient to pull the vehicle on all freeways and expressways,
the battery must have sufficient available capacity (7 to 10 kwh for a particular vehicle, 15-30 kwh for a van, concept of real capacity into account the aging battery of 6 years of employment between 10% and 90% state max load)
Finally the customer must charge daily preferably at night.
Under these conditions the largest share of the cost of use will rent the battery (40-60 € for a VP)

It’s already proven performance (Korean manufacturers) and progress « visible » by 3 or 4 years on the energetic density (50% to 70) justifying the forecast cost ..

As an illustration, a battery VP ensuring 7 kwh available (either theoretical 10 kWh beginning of life) and 50km of real autonomy could then listen to € 1,700, € 2,400 with the distribution margin and VAT, and be offered for a rent of € 40 / month for 6 years with recovery of the battery storage for use beyond 6 years.

The use of customers is obviously very diverse. The target of 2/3 of pure electric in mileage will not always accessible for some users it may be exceeded.

The diversification of supply (battery size) and investment in infrastructure expenses (housing, business parking, public parking and roads) are the conditions to allow the vast majority of users to reach this target .

Incentives may be desirable if both support efforts to diversify supply and infrastructure development have already borne fruit.

Annexe 3 : Industrie énergétique

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Questions sur le nucléaire (modifié le 24/06/2015)

Nous avons besoin d’un débat public pour répondre aux questions légitimes et éviter l’immobilisme.

L’enjeu de société est de réduire fortement les énergies fossiles à l’horizon 2050 (cible d’une division par 10) d’abord pour des raisons de santé publique et économiques, et pour les enjeux climatiques à long terme.

Cela nous amène au besoin d’accroitre les capacités de production électrique : nous avons avancé le chiffre d’une croissance de cette production électrique de 60% en 35 ans (soit une cible de 750 TWH utile) -20% pour les économies et l’efficacité, 15% pour la croissance de la population et des besoins, et +65% pour la substitution aux fossiles.

Cette évolution ne peut pas se faire sans une contribution importante du nucléaire.

Mais des doutes importants subsistent sur cette filière, son niveau de sécurité d’abord, son évolution économique suite aux dépassements gigantesques des budgets des projets EPR et à l’annonce des difficultés financières d’AREVA.

Ci joint les informations en notre possession et les questions sur trois sujets : les centrales EPR, les difficultés d’AREVA et le cout de l’électricité nucléaire.

  1. Les centrales EPR

 

Elles appartiennent à la catégorie des centrales à eau pressurisée.

Elles sont classées dans les centrales de génération 3+ par les autorités compétentes compte tenu de leur niveau de sécurité : elles apportent de nombreuses protections et pour certaines éventualités plusieurs protections redondantes et indépendantes.

Elles apportent par ailleurs des avantages en terme de rendement avec une puissance supérieure (1650Mw par réacteur), +22% d’électricité pour la même quantité de combustible, une réduction des déchets de plus de 15%.

Le point sur la sécurité reste contesté par certains experts décrivant des risques possibles pour le personnel et l’environnement, même si le cahier des charges du projet est intégralement respecté (parmi les risques majeurs le cas d’une chute d’avion de ligne a été débattu : ce risque «  devrait » être couvert par de nouveaux systèmes).

Il apparaît que ce sont bien des défauts avérés (corrections du ferraillage béton super dense) ou des doutes sur le niveau d’exigence du cahier des charges qui entrainent retards, modifications et font planer un doute sur le planning du site pilote.

Les défauts de matériau de la cuve étant situées dans des zones très peu exposées au rayonnement sont proches du seuil de tolérance da la norme ESPN (Equipement Sous Pression Nucléaire) , et ne devraient pas affecter le planning.

Ce planning était à l’origine trop volontariste et « survendu » puisque plus court que celui des projets précédents comme Fessenheim, beaucoup moins complexes.

AREVA a sous-estimé le temps et l’acquisition d’expérience nécessaire pour assurer la maitrise d’œuvre d’un projet aussi complexe (surtout face à une maitrise d’ouvrage indécise changeant le cahier des charges en cours de route)

Le site pilote Finlandais d’Olkiluoto sera opérationnel au plus tôt en 2018 soit avec 8 ans de retard et un budget plus que doublé (dernière prévision de 8 Milliards€).

C’est aussi le cas du site de Flamanville qui sera terminé au mieux fin 2017 si les malfaçons de la cuve (fabriquée par Creusot Forge filiale AREVA NP) s’avèrent finalement mineures et peu gênantes pour le planning.

Les deux sites chinois de Tai shan sont plus avancés ayant bénéficié des méthodes chinoise (génie civil performant et «  droit du travail » chinois) et sont plus avancés. Affectés du même « problème » de cuves leur planning en sera peu affecté (confirmation fin 2015)

Trois garanties apparaissent indispensables

  • Comme dans toutes les questions ou la sécurité est en jeu, l’analyse des modes de défaillance et de leur criticité (AMDEC) et l’exposé des contre-mesures engagées doivent être publics.
  • Les ressources « ingénierie » nécessaires à la résolution des problèmes et à la mise en œuvre des solutions doivent être largement dimensionnées y compris avec des redondances (études parallèles).
  • Une nouvelle organisation est bienvenue entre AREVA, EDF et d’autres partenaires mais la solidarité doit être maintenue par la puissance publique pour éviter des calculs financiers court terme ou des règlements de compte entre « féodalités »

 

 

  1. Les difficultés d’AREVA

 

Les difficultés financières d’AREVA sont sur le devant de la scène

On avait cité en 2011 les spéculations perdantes sur les gisements d’uranium fautes d’exploration suffisante sur site. Mais le facteur principal a été le retournement de trois de ses principaux marchés : le Japon en 2011, les Etats unis, et l’Allemagne après son arrêt unilatéral.

En 2014 l’entreprise annonce un résultat négatif de 4,8Mrds€ est fait pour l’essentiel de provisions pour risques (le cash flow est négatif  mais seulement de 372M€)

La réalité est un endettement croissant (5, 8Mrds€) un chiffre d’affaires en baisse, un engagement dans le projet EPR finlandais effectivement dans une situation plus que critique.

Les financiers retiendront les mauvais calculs mais il faut s’interroger sur les causes de fond. Pour mener à bien des projets de ce niveau technologique, l’entreprise avait-elle conservé et développé des compétences à la hauteur des ambitions ?? La coopération avec EDF n’aurait-elle pas du démarrer beaucoup plus tôt ?

Il est possible que deux stratégies s’opposent, une purement financière conduisant à la sous-traitance accrue et au désengagement, une autre conduisant au contraire au développement des forces d’ingénierie dans un calcul à moyen et long terme.

Dans les deux cas des alliances sont nécessaires (EDF, partenaires chinois etc.) mais les choix seront différents sur les ressources humaines et le développement des compétences : Il est clair que nous devons défendre l’option long terme du développement des forces ingénierie et d’une forte intégration française.

  1. Cout de la production électrique : comment rester sur un nucléaire compétitif

Le prix de l’électricité pour les particuliers est en France de l’ordre de 142€/Mwh dont 32% pour les couts de production (45€/Mwh données 2012) 38% pour l’acheminement et la commercialisation, 30% pour les taxes.

Compte tenu de tarification plus avantageuses (pas d’imputation des tous les frais fixes et des taxes) ce prix est ramené pour la grande industrie électro-intensive à un niveau de l’ordre de 70€/Mwh : ces niveaux sont un facteur de compétitivité pour les entreprises et de pouvoir d’achat pour les particuliers.

Le cout de production du Mwh nucléaire filière nettement majoritaire, etait estimé à 49€/Mwh (les autres productions étant plus couteuses à l’exception des centrales hydrauliques)Ce chiffre du nucléaire à été révisé à 54€ suite aux travaux post Fukushima et autres charges. La nécessité de rénover les 58 réacteurs existants (projet dit grand carénage) devrait ensuite amener ce cout à un niveau proche de 60€/Mwh.

Compte tenu des difficultés les premières centrales EPR (Flamanville) pourraient converger vers un cout de l’ordre de 75€/Mwh (source cour des comptes)

A titre d’illustration on suppose dans la simulation simplifiée ci dessous, les paramètres suivants pour les EPR en cours de construction.

  • Un Investissement limité à 8,5 Mrds€, réalisé en plus de 10 ans donc avec une avance de trésorerie importante ( estimée à 5 ans)
  • Une durée d’amortissement de 40 ans.
  • Un taux d’actualisation ou des frais financiers limités à 5%/an
  • Un temps de fonctionnement effectif à 80% du temps total de l’année

Avec ces paramètres le cout du capital investi, y compris frais financiers, ressort à 51€/Mwh. Le total des autres frais d’exploitation, maintenance , combustible et recyclage des déchets est estimé à 22€ compte tenu des avantages de la filière EPR (3) Le cout total ressort à 73€/Mwh, il atteint prés de 90€ dans un scénario d’une nouvelle dérive budget et planning (Risque) ; c’est la maturité de cette technique EPR avec un investissement ramené à 5Mrds€ par réacteur, et un temps de construction inférieur à 6 ans qui pourrait ramener à un cout total proche de 50€.

(3) Le cout des différentes filières de production et d’économie d’électricité B. Dessus Global chance 8/avril 2012

cout des filieres EPR

Le mix des anciennes centrales rénovées et de cette génération3 « maitrisée » devrait au final conserver un cout compétitif à la filière nucléaire.

Le progrès possible sur l’éolien, le photovoltaïque et plus tard les énergies marines permettront d’étendre leur capacité mais avec la contrainte de la gestion de l’intermittence, elles resteront longtemps couplées à la filière gaz.

 

Données indicatives sur le cout de production électrique des différentes techniques et les cibles envisagées à long terme. Issues de sources diverses

Site connaissances des énergies

http://www.connaissancedesenergies.org/fiche-pedagogique/couts-de-production-de-l-electricite-en-france

Le cout des différentes filières de production et d’économie d’électricité B. Dessus Global chance 8/avril 2012

cout prod Décomposition du prix de vente au Particuliers y compris distribution et taxes (2013) prix prod Ministère du développement durable le prix de l’électricité Panorama énergies climat édition 2013

Annexe 2 : Industrie aéronautique

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PERSPECTIVES POUR L’AERONAUTIQUE

 

 

L’industrie aéronautique française va bien globalement et fait partie de nos fleurons, on connaît la contribution des ventes d’Airbus à notre balance commerciale, alors pourquoi s’en préoccuper ?

En premier lieu pour que ça dure : Il y a encore quelques années l’industrie nucléaire nationale faisait partie de nos fleurons, aujourd’hui c’est un sinistre industriel majeur.

Après le Japon, la France a été à la pointe des trains à grande vitesse, notre TGV national n’est plus seul sur le marché loin s’en faut et il est même à la peine.

En second lieu parce que la situation est en fait contrastée par types de produits quand on examine les choses de plus près.

Enfin parce que la part de la valeur ajoutée nationale n’est pas toujours au meilleur niveau.

  1. La situation des différents types de produit

 

Les ventes d’Airbus reposent sur le succès phénoménal, et imprévu à l’origine, de l’A320 et également de l’A330, deux avions conçus et lancés dans les années 1980. La vie commerciale de ces produits a été prolongée récemment avec un certain succès par des remotorisations (versions dites néo). En revanche l’emblématique A380 (du très haut de gamme !) se vend mal et est devenu un problème pour Airbus. L’A340 quadriréacteur, conçu en même temps que l’A330, a fait une carrière moyenne et a du être arrêté. Le seul Airbus récent qui se vende relativement bien (800 exemplaires commandés avant le 1er vol) est l’A350 qui entre en service, et encore il a fallu passer par un lancement avorté avant de converger vers le bon produit.

Les avions régionaux à hélices ATR ont failli succomber devant les jets régionaux canadiens et brésiliens qui à leur tour ont beaucoup souffert de la hausse du prix du pétrole, ATR est reparti et a pratiquement éliminé du marché ses concurrents à hélice, mais le prix du pétrole a baissé…..

L’aviation d’affaires de Dassault a beaucoup souffert de la crise, comme tous ses concurrents. Les commandes repartent, la gamme de produits a été resserrée sur du haut de gamme qui résiste mieux à la crise mais les concurrents sont beaucoup plus nombreux aujourd’hui qu’ils ne l’étaient au début de la famille Falcon.

 

L’aviation militaire est « suspendue » à l’exportation du Rafale, et de génération en génération d’avions de combat, l’exportation est de plus en plus difficile. 1000 Mirage III exportés, 500 Mirage F1, un peu moins de 300 Mirage 2000, combien de Rafale ?

Pour des raisons opérationnelles compréhensibles on est monté en gamme mais les produits haut de gamme se vendent difficilement malgré leurs qualités. De facto la France a abandonné le créneau du milieu de gamme qui a fait le succès des Mirage. Le contexte géopolitique (fin de la guerre froide et de la position « spéciale » de la France à l’époque des Mirage) est aussi un facteur d’explication.

 

L’aviation de transport militaire pourrait être relancée par l’A400 M qui entre progressivement en service mais là aussi, pour les mêmes raisons opérationnelles légitimes que pour le Rafale, on est sur du « haut de gamme » peut-être difficile à exporter, laissant le champ libre à des avions moins performants mais moins chers développés par les pays dits émergents (Brésil en cours et Inde en projet).

Les petits constructeurs d’aviation générale ont pratiquement tous disparu en France, alors que de nouveaux sont apparus en Allemagne et tirent leur épingle du jeu avec des produits novateurs malgré la crise générale de ce segment .

 

Les hélicoptères se portent relativement bien et Eurocopter renouvelle progressivement une gamme parfois vieillissante. Cependant la concurrence est très rude avec Agusta (italo-britannique) que les péripéties passées de la coopération européenne n’ont pas permis d’agglomérer à Eurocopter, et bien sûr avec les constructeurs US. Eurocopter est numéro un mondial mais couvre presque tous les segments civils et n’est pas numéro un sur tous ses marchés.

 

En résumé, et c’est évidemment schématique, le succès d’Airbus (reposant sur un petit nombre de produits phares, déjà anciens mais dont le succès ne se dément pas, cache des situations variables. Les volumes Airbus sur ces produits étant très importants ça ne se voit pas trop et l’industrie aéronautique civile française croule globalement sous les plans de charge, encore que des baisses de charge en développement soient annoncées chez Airbus qui a besoin « de souffler » et d’améliorer sa rentabilité après de très lourdes dépenses de développement.

Dans le militaire c’est évidemment moins le cas et on peut redouter une perte de compétences des bureaux d’études faute de développements significatifs (les études sur les drones ne suffiront pas) faute de perspectives post-Rafale. On rappelle que le développement du Rafale s’est enchaîné avec celui du Mirage 2000 au début des années 1980 mais il y a bien longtemps que le développement des composantes avion-moteur du Rafale est terminé sans successeurs. Pendant ce temps là un certain nombre de pays émergents, mais avancés techniquement comme l’Inde, la Corée et d’autres, se mettent au développement « indigène » d’avions de combat. Avec des difficultés mais leurs exigences en matière de transfert de technologie dans les négociations en cours ne sont pas sans rapport avec leur volonté d’autonomie à terme.

 

 

  1. Les équipementiers, motoristes, sous-traitants etc.

 

La part équipements et moteurs dans le coût d’un aéronef moderne est très importante et il s’agit en général de matériels de haute technologie qui jouent un rôle essentiel dans la performance et la sécurité. Les pays émergents susmentionnés qui veulent développer leurs propres matériels aéronautiques font encore le plus souvent appel à des équipements et moteurs européens et américains car c’est là que leur retard technologique est le plus grand.

 

L’industrie équipementière et motoriste française s’est développée à la faveur des grands programmes aéronautiques à l’époque ou l’Etat (les Etats pour les programmes européens) était relativement interventionniste et où la proximité géographique et culturelle avec les avionneurs comptait encore.

On assiste à un double phénomène

  • Mondialisation des maîtres d’œuvre qui cherchent à travers le monde les meilleures solutions sans états d’âmes sur la nationalité des fournisseurs, sans parler des délocalisations pour raisons de coût. L’industrie équipementière et motoriste a perdu les protections naturelles.
  • Fort heureusement les industriels équipementiers majeurs ont su prendre à leur profit ce virage de la mondialisation et ont su trouver des débouchés chez d’autres maîtres-d ‘œuvre à travers le monde. C’est une difficulté pour les petits.

 

La part américaine dans un Airbus est équivalente à la part nationale. Autant Boeing peste contre Airbus au travers des contentieux OMC, autant les équipementiers US se félicitent des succès d’Airbus.

 

Les maîtres-d ‘œuvre ont également la tendance à confier des sous-systèmes entiers à de gros fournisseurs en « risk-sharing » c’est à dire prenant leur part des coûts de développement et d’industrialisation. Il y a donc un enjeu majeur de compétitivité technique et de solidité financière de l’industrie équipementière et motoriste : pour rester sur les programmes nationaux et européens et pour affronter le grand large des projets étrangers.

 

Ce qui est encore moins visible du public (et des Pouvoirs Publics), c’est la part des outillages et machines de toutes sortes qui contribuent à la production d’un aéronef. L’assemblage a longtemps été manuel mais l’automatisation va croissante et certaines technologies l’imposent (les composites par exemple). On rejoint le problème des moyens de fabrication où l’industrie française en général est en voie de disparition alors que la part des machines dans la valeur ajoutée ne peut que croître.

Ce sujet n’a fait l’objet d’aucune attention or nos usines aéronautiques sont de plus en plus peuplées de machines importées. Quelques survivants de la machine-outil française ont quand même réussi à se placer chez Boeing via leurs sous-traitants japonais, mais curieusement pas chez Airbus, et on n’a pas connaissance du moindre soutien en études et recherches de ce secteur industriel.

 

 

Que conclure sur les perspectives ?

  • Les efforts en matière d’innovation engagés dans le Plan des investissements d’avenir (composites, cockpits du futur, gestion optimisée de l’énergie) ou soutenus par la commission européenne doivent être évidemment poursuivis avec ambition.
  • La question des moyens de production doit faire d’un travail d’investigation pour introduire et faire émerger progressivement des acteurs français.
  • Des synergies sont à rechercher avec d’autres branches, sur certains équipements nouveaux (par exemple électronique de puissance, machines électriques, éventuellement batteries) quand l’effet d’échelle apparait déterminant pour atteindre des couts compétitifs.
  • Il ne faut pas renoncer à faire émerger de nouveaux petits constructeurs français

Le travail d’analyse doit être évidemment poursuivi ainsi que la recherche de « relais » dans la profession ou les pouvoirs publics.

Annexe 1 : Industrie automobile

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CONTRE PLAN POUR LA BRANCHE AUTOMOBILE

 

 

La branche automobile est passée d’un excédent commercial significatif de 10Mrds€/an il y à 12 ans à un déficit proche de 5 Mrds/an (à comparer aux100Mrds€/an d’excédent commercial de la Branche automobile allemande, fruit d’une longue histoire)

Cette évolution est due exclusivement à la baisse d’activité des deux constructeurs, les équipementiers ayant maintenu leur valeur ajoutée.

Cette baisse d’activité découle d’abord de délocalisations massives (Renault).

Elle a été aggravée par la crise des marchés européens ; elle résulte aussi sur longue période d’un manque d ‘ambition sur la gamme et la maitrise des technologies.

Les sites sont sous-engagés, la restriction des effectifs ingénierie continue.

Citons deux points très significatifs.

  • Renault, PSA et Valeo n’ont pas défini de position commune sur le projet Véhicule 2litres au 100km » et la position de PSA reste conservatrice sur les solutions hybrides rechargeables (PHEV)
  • Aucun des deux constructeurs n’offre de véhicules pour le marché des USA

 

Le Contre plan proposé depuis 3 ans comprend 4 volets, les hybrides rechargeables, le marche US, l’activité des sites et le développement de l’ingénierie.

 

 

 

  1. UNE OFFRE COMPLETE D’HYBRIDES RECHARGEABLES (PHEV)

 

Les hybrides rechargeables constituent la première offre possible de véhicules électrifiés, permettant aux clients particuliers et utilitaires de faire l’essentiel de leurs trajets quotidiens en mode électrique (50 à 80 km) sans limitation d’autonomie pour les trajets longs.

Les solutions les plus compétitives utilisent un moteur essence traditionnel, couplé au moteur électrique : elles sont à la portée de Renault comme de PSA qui ont déjà engagés des avant-projets prometteurs.

C’est la vraie alternative au Diesel pour les Véhicules particuliers et utilitaires légers avec, dans une projection à 5 ans, de couts d’achat comparables au Diesel sans incitation fiscale (diagnostic insuffisamment partagé à ce stade)

 

Deux obstacles seulement au décollage massif du marché, l’offre et l’infrastructure.

Le premier objectif est d’inciter les deux constructeurs (Renault et PSA) à proposer des solutions hybrides rechargeables sur toute leur gamme dans les 7 prochaines années, du niveau Twingo/C1/108 jusqu’au fourgons lourds.

Cet effort exige un effort spécifique des deux constructeurs pour adapter leurs plates-formes à l’implantation des batteries, moteurs et autres équipements, et les prédisposer aux évolutions de ces organes (≈ 200M€/an pour chaque constructeur).

La réussite de cette opération suppose également une coopération entre différents partenaires français sur les organes principaux pour obtenir une excellente compétitivité sur ces organes nouveaux : Moteurs électriques, Electronique de puissance, et surtout Batteries Lithium-ion (création d’alliances)

 

La coopération sur les Batteries doit aussi engager des partenaires hors branche automobile (BOLLORE, SAFT) des secteurs de recherche (CEA, CNRS) des partenaires d’autres pays (Coréens) et une participation directe de l’Etat.
Cette étape de développement n’exclut pas une transition dans la décennie suivante d’une partie de l’offre vers les piles à combustible ou vers d’autres générations de Batteries (Aluminium/air ; Lithium/air).

 

 

  1. LE DEVELOPPEMENT DES GAMMES POUR LES MARCHES AMERIQUE NORD

 

Le marché US est un des plus importants du monde.

Paradoxalement le seul « constructeur Français » présent sur ce marché est Toyota qui expédie 20000 YARIS/an de son site de Valenciennes, alors que la parité de l’euro/$, les accords de libre-échange et les conditions logistiques rendent ce marché extrêmement accessible.

L’objectif est d’inciter les deux constructeurs à adapter leurs plates-formes principales au Marché US (normes de sécurité et homologation) et à proposer de premières offres sur leurs carrosseries les mieux adaptées en privilégiant une fabrication française.

 

 

 

  1. RELOCALISATION ET CONCENTRATION INDUSTRIELLE

 

Après la fermeture d’Aulnay sans qu’aucune alternative n’ait été proposée, les menaces subsistent sur le site PSA de Rennes et sur l’activité de 3 sites Renault. L’objectif est d’assurer à tous ces sites menacés un volume de fabrication de 200 à 250K véhicules/an par ligne de fabrication, et les moyens d’une performance de premier plan.

Pour augmenter le volume la première condition est le développement de la gamme et des débouchés géographiques ce qui renvoie aux deux points précédents (PHEV, US) et à d’autres pistes (utilitaires légers, nouvelles carrosseries).

 

Une autre condition est aussi d’assurer un arbitrage différent entre les affectations sur les sites français, espagnols, et les périphériques de l’Europe, Tchéquie et Slovaquie pour PSA, Slovénie, Maroc, Roumanie et Turquie pour Renault.

L’enjeu pour PSA est d’éviter la délocalisation en conservant plus de 1million de véhicules/an en France.

Pour Renault qui produit 550000/an en France et plus de 1Million/an sur les 4 sites « périphériques » cités, la question d’une relocalisation partielle se pose.

Pour permettre cette localisation France et compenser des écarts salariaux de 1 à 4 la meilleure performance doit être visée.

 

 

 

 

A titre d’exemple, on a pu analyser les conditions pour réussir, la réintégration en France d’une partie de la production DACIA de Roumanie et du Maroc. Il apparait possible de viser un surcout inférieur à 500€ par véhicule relocalisé et d’obtenir bon rapport entre la charge pour l’entreprise et les emplois créés. Le bilan est un surcout inférieur à 50M€/an pour 100.000v/an, mais 1500 emplois directs et 4 à 5000 emplois totaux (directs et induits).

 

On ne peut atteindre cet objectif que si on engage un travail technique approfondi avec notamment les 4 axes suivants.

  • Automatiser au maximum l’assemblage Tôlerie et peinture (viser un temps inférieur à 10h/véhicule)
  • Organiser une standardisation accrue entre les différents véhicules fabriqués sur le même site (DACIA ou RENAULT) pour limiter les investissements
  • Conserver un avantage au site français sur les dépenses énergétiques (cogénération, gestion optimisée de la consommation électrique)
  • Intégrer dans l’usine française les fournisseurs des grands ensembles (sièges, boucliers, poste de conduite) et organiser une logistique très optimisée pour les pièces transportées sur longue distance.

 

Remarque

 

Cette recherche de performance et d’activité des sites de carrosserie montage est le problème le plus difficile et le plus urgent.

La même démarche de recherche d’activités et de performance doit être engagée sur les activités mécaniques (moteurs, boites de vitesse, trains) et sur les fabrications des fournisseurs (en particulier les fournisseurs de rang2)

Pour les fournisseurs de rang2 on doit rechercher d’autres formes de coopérations et de partage de charge au delà des premiers efforts de la Plate-forme automobile (logistique, contrôle qualité, automatisation des moyens de production).

Pour ces fournisseurs, la recherche de débouchés nouveaux est essentielle,   hors branche automobile et auprès de nouveaux clients à l’exportation (y compris la prospection sur les marchés US).

 

 

 

 

  1. UNE AUTRE AMBITION POUR LES INGENIERIES

 

Alors que l’ingénierie d’un constructeur comme Volkswagen compte en Allemagne 27000 emplois, PSA et Renault sont chacun autour de 12000 (y compris sous-traitants) et les deux constructeurs français sont engagés sur des réductions constantes (non remplacement, départs « aidés », peu d’embauches).

PSA a réduit ses effectifs de prés de 25% au cours des dernières années

Dans le cas de Renault l’Alliance avec NISSAN a servi d’alibi à cette restriction du périmètre. La coopération entre les deux partenaires est tout à fait souhaitable mais a conduit jusqu’alors à une standardisation souvent factice (beaucoup moins performante que celle du groupe Volkswagen par exemple).

 

Pour PSA comme pour Renault la volonté prioritaire de réduire les activités françaises entretient ce manque d’ambition sur la gamme et les compétences couvertes : pour autant les deux groupes ne sont pas des champions dans la standardisation et le temps de développement des véhicules.

Fait moins reconnu, l’abandon de certains métiers, le manque de ressources et de compétences les rend dépendants des grands équipementiers et retarde l’optimisation des fonctions complexes qu’elles soient « classiques » ou innovantes ; le manque à gagner pourrait atteindre 3 à 400€/ véhicule.

 

Une ambition supérieure devrait s’articuler autour de 3 Points

 

  • Engager une recherche de performance sur les activités standard (simulation par calcul, très forte standardisation) pour gagner du temps et des ressources
  • Utiliser ces ressources et embaucher, pour accélérer et augmenter le nombre de projets (cités précédemment, PHEV, US, nouveaux véhicules et équipements).
  • Constituer des équipes nouvelles pour innover et optimiser les systèmes.

 

Chacun des deux constructeurs devrait alors engager des efforts de formation, des acquisitions de compétences, mais dans le cadre d’une croissance globale des effectifs d’ingénierie (> +500 emplois/an pour PSA comme pour Renault).

 

 

 

 

 

CONCLUSION 

 

C’est d’abord un débat sur les ambitions qui doit avoir lieu dans les entreprises dans le cadre des négociations sur la compétitivité et les contreparties.

C’est ce plan plus ambitieux en terme de gamme, d’innovation et de compétitivité des sites de production qui permettra de concilier la croissance de la valeur ajoutée nationale et la rentabilité des groupes.

Un appui fort des pouvoirs publics devrait y jouer un rôle déterminant en particulier sur deux dossiers : relocalisation (négociations des contreparties) et PHEV (créations de sociétés, investissements

Référence chiffrée: notre publication Transition automobile sur le cloud : https://ressec.wordpress.com/2013/03/14/transport-electrique-la-revolution-est-a-notre-portee-en-france-lancons-nous/ Chercher la mention télécharger « ici »

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Complément en bonus : question réponse sur la compétitivité du PVEV par rapport au diesel :

Réponse à la question. Le PHEV peut-il être compétitif par rapport au Diesel ?

Cliquer sur le lien ici : https://investirpourlemploi.wordpress.com/exclusif-question-reponse-sur-la-nouvelle-competitivite-du-pvev-par-rapport-au-diesel/

Plaidoyer pour un véritable redressement industriel

Document présenté par des militants socialistes et sympathisants dans une démarche indépendante des motions et contributions du congrès.

 

Pour télécharger le PDF à imprimer avec les annexes 1, 2 et 3 :

cliquer sur le cloud ici.

 

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Pour un véritable redressement industriel

Document présenté par des militants socialistes et sympathisants (version2 du 9 juin 2015)

 

Notre première ambition, constituer et diffuser un BLOG nommé « Investir Pour L’emploi » (www.InvestirPourlEmploi.wordpress.com)

 

Notre seconde ambition, constituer un groupe de pression ouvert à « tous les démocrates  convaincus que le redressement industriel est un enjeu vital pour l’économie et la société française »

 

L’objectif de cette note est donc de reprendre ce débat sur l’urgence industrielle, mis au second plan par la succession des événements politiques, mais plus encore par une certaine forme de résignation.

La note elle même expose un diagnostic et des propositions pour lesquels nous sollicitons des remarques, une approbation et un appui, et surtout des enrichissements.

En annexe trois premiers documents consacrés à des branches d’activité et à des projets ont été ajoutés : c’est l’amorce d’un BLOG qui permettra d’échanger des données sur des questions plus spécialisées.

 

Nous souhaitons recueillir les signatures de tout ceux qui partageraient l’analyse et les propositions de la note, qu’ils soient ou non membres du PS.

Nous souhaitons également diffuser cette note, et les annexes ajoutées, au plus grand nombre, les transmettre aussi à des responsables politiques, syndicaux ou autres, pour tenter d’alerter et de convaincre.

 

Introduction et Stratégie

La priorité industrielle, la question de la relance

L’ingénierie et la formation technique moteurs de la compétitivité

L’ambition d’un éventail large d’activités et d’une forte intégration verticale

 

Prop.1 Réorientation et renforcement du pacte de responsabilité

 

Prop.2 Relance des investissements et des projets par un état stratège

 

Prop.3 Des choix à moyen terme et des investissements pour l’énergie

 

Premiers signataires (13/05/2015) :

Jean-Philippe BRETTE           PS 92

Pierre GABORIT                     PS 92

Vincent GUIBERT                   PS 92

Charles-Louis HAMELLE        PS 92

Pascal MENARD                    PS 92

Jean-François SIMON            PS 92

Jean-François TRAVERS       PS 92

 

Signataires :

Christiane BARCELLINI PS16

Nicolas GABORIT  PS92

En annexe les premiers textes par branches et projets.

  1. Contre-plan sur la branche automobile
  2. Perspectives pour l’Aéronautique
  3. Questions sur le Nucléaire

 

INTRODUCTION

 

Les activités industrielles de conception et de production, l’agriculture et le tourisme sont des activités essentielles : si elles se développent c’est un apport net pour le produit national (moins d’imports, plus d’exports, plus d’entrées de devises) si elles disparaissent ou se délocalisent c’est un appauvrissement.

 

Les propositions qui suivent sont centrées sur l’Industrie et l’Energie.

L’Agriculture justifie un dossier spécifique autour d’une ambition à la fois productive et écologique. Le Tourisme mérite une ambition supérieure et des mesures rapides compte tenu des atouts considérables du territoire et du patrimoine.

Ces 3 types d’activité ont un impact sur le Produit National, par leur valeur ajoutée propre, par les services directement liés, mais aussi par l’effet d’entrainement sur l’ensemble de la consommation nationale

Pour l’activité industrielle on admet qu’un emploi créé ou perdu entraine, au total, la création ou la perte de 3 emplois.

Le redressement de toutes ces activités productives doit aussi redonner des ressources aux services publics et aux infrastructures (santé, transport, habitat) par cet effet de relance mais aussi par le développement des compétences.

L’innovation, le savoir faire technique et l’expérience de l’organisation acquises dans l’industrie peuvent se transférer et, sous certaines conditions, créer de la valeur dans ces services : qualité et fiabilité, réduction des couts par l’excellence technique.

 

Pour l’industrie Française les faits sont connus.

  • Le nombre d’emplois industriels est proche de 3 millions, il s’est réduit de prés de 2 millions en 30 ans et continue à se réduire de 50.000 par an.
  • La valeur ajoutée industrielle ne représente plus que 12% du Produit Intérieur (elle était encore de 18% en 2000)
  • Le contraste est saisissant avec l’Allemagne (7,5 millions d’emplois et 26% du PIB), l’Italie (4,8 millions, 18% du PIB) les pays scandinaves, l’Autriche, ou la Suisse.
  • D’un excédent commercial industriel de 25 milliards€/an il y a 12 ans nous sommes passés à un déficit (>15Mrds€/an) qui vient s’ajouter au déficit énergétique.

 

Ce désastre joue un rôle déterminant dans la situation de l’emploi global et explique, un déficit de croissance du Produit national de 10% ou plus, en 10 ans.

Mais, tout se passe comme si, la classe politique, la société civile et ses « experts » n’avaient pas tiré les conséquences de cette capitulation faite de délocalisations, de choix restrictifs, de renoncements à des secteurs stratégiques.

Les centrales syndicales, sauf crise majeure, ont peu développé une cogestion active permettant de faire avancer des contres plans.

L’argument de la droite, et d’une partie des médias, sur le cout du travail reste l’explication « dominante » et nous n’avons pas réussi à contrer cette explication caricaturale.

La dégradation des marges des entreprises françaises est, par contre, réellement préoccupante (33,5% en 2007, 29,2% en 2013 selon l’indicateur INSEE).

Elle est liée à plusieurs facteurs : la valorisation insuffisante des produits, la baisse de la demande, les débouchés insuffisants à l’export, le niveau des charges, mais aussi dans certains cas un déficit important de performance technique et industrielle.

Cette chute des marges explique pour une part la réduction des investissements.

 

Pour un certain nombre de militants de gauche, la défense de la compétitivité Française n’est pas une encore une vraie priorité.

Cette défense leur apparaît souvent comme un discours patronal contraire aux objectifs sociaux, alors que c’est une nécessité vitale dans un monde ouvert.

Cette défense est d’abord celle de la zone euro : politique monétaire, utilisation des normes, instrument fiscal contre le « dumping social », aide aux secteurs stratégiques.

C’est aussi celle de la France par rapport aux autres pays de la zone euro.

Les actions menées par le gouvernement, le CICE suivi du pacte de responsabilité, les 34 projets de la France industrielle (concentrés en10) vont dans le bon sens mais ne représente qu’une partie du chemin.

Ces actions ne sont pas suivies de manière active et « sans complexe » par la puissance publique. Face au manque de résultats, elles ne sont pas relayées par des propositions de grande ampleur.

 

La question des secteurs productifs et industriels est bien, au centre du débat sur le problème global de la croissance et de la relance.

Beaucoup de voix se lèvent au PS pour dénoncer la politique d’austérité et les contraintes européennes, sans avoir nécessairement la même conception sur la relance.

Nous affirmons que la priorité est la relance de l’investissement et de l’emploi par le développement de projets, et l’éclosion (ou la croissance) d’entreprises de tous types. C’est cette dynamique qui relancera la consommation générale et pas l’inverse.

La relance de la consommation isolée, sans cet élan productif ne peut que produire des effets décevants : une part de la consommation ira à l’épargne de précaution, une autre aux produits importés ; si une part va bien à la consommation de produits nationaux, on ne pourra pas en attendre, un effet rapide sur l’emploi compte tenu de la « prudence » des entrepreneurs.

Relever le pouvoir d’achat des tranches inférieures de revenu ( CSG abaissée et décote accrue pour l’impôt sur le revenu etc.) augmenter certaines dépenses publiques (éducation, santé, sécurité) restent bien des priorités politiques.

Corriger les erreurs et répondre aux espoirs déçus des trois dernières années est une nécessité, mais ne cultivons pas l’illusion que ce qui pourra être fait, dans ces domaines va relancer miraculeusement la machine économique.

 

La relance de l’investissement et des projets suppose trois actions essentielles.

  1. Un pacte de responsabilité réorienté, avec plus de moyens, et une part importante ciblée vers les entreprises qui proposent une croissance d’effectifs (Proposition1)
  2. Une action déterminée de l’Etat sur les sujets stratégiques pour engager et financer dés maintenant des projets, organiser la création de sociétés, faciliter des relocalisations (Proposition2) avec un volet particulièrement ambitieux sur l’Energie (Proposition3).
  3. Un ensemble d’actions spécifiques en faveur des TPE/PME : simplification ou lissage des seuils, participation active de l’état pour promouvoir ces entreprises à l’exportation et leur assurer un soutien logistique, priorité dans les commandes publiques, aide au financement des projets et des clients etc. (sujets abordés dans d’autres contributions)

 

On peut encore attendre de l’année 2015 des actions décisives dans ces trois domaines.

L’ambition est d’obtenir des premiers résultats tangibles avant 2017. Elle est aussi d’avoir l’approbation des salariés des secteurs concernés et de donner une notoriété à ces actions dans l’opinion publique.

Si ces mesures sont clairement engagées et reconnues, elles resteront des acquis pour le pays et pour les valeurs que nous défendons.

 

 

En parallèle un débat sur la stratégie est nécessaire.

Nous devons parallèlement réengager le combat des idées sur les vrais moyens de la performance économique et proposer une stratégie à long terme.

 

La compétitivité à long terme, sur les couts comme sur les « recettes » vient d’abord de la maitrise de la technologie : la conception du produit, la maitrise des procédés de production, la capacité à proposer des prestations nouvelles.

La puissance de la R&D en est la première condition.

La maitrise de certaines productions de base, matériaux de tout types, machines outils et robotique, électronique, biotechnologies est également déterminante.

Cette performance est l’œuvre des grands groupes, des PME, des secteurs de recherche et résulte de la capacité de tous ces acteurs à coopérer de manière opérationnelle : la coopération en France, comparée à ce qui se passe en Allemagne est très souvent faible, et quelquefois une pure façade.

 

La thèse selon laquelle l’industrie française devrait se réfugier sur du haut de gamme est excessive.

Viser le haut de gamme est une bonne ambition mais peut nous limiter à des segments de marché restreints et longs à conquérir : rechercher de la valeur ajoutée par l’innovation et la technologie est un meilleur axe directeur.

Les productions intégrées sur le territoire national peuvent très bien  appartenir à une gamme basse ou moyenne et supporter la comparaison avec des productions de pays  « dits low-cost », si elles bénéficient notamment d’un haut niveau d’automatisation, d’une fabrication à grande échelle (textiles, automobile).

Elles doivent dans tous les cas cultiver des labels de qualité et écologiques, rechercher une conception optimisée, proposer des prestations nouvelles, mais pas nécessairement se limiter à « du haut de gamme »

 

Les grands groupes se sont souvent tournés pour des raisons financières et des calculs à court terme vers une spécialisation excessive et nous ont conduit à ce qu’on appelle une faible intégration verticale.

Citons deux exemples

On peut fabriquer des Airbus sans concevoir et fabriquer les moyens de production, les matériaux innovants et certains organes essentiels : c’est un choix qui fonctionne bien à court terme compte tenu du succès du produit, mais risqué à long terme et pénalisant pour la valeur ajoutée nationale.

On fabrique des automobiles avec une forte délocalisation des composants de base et, pour certains systèmes, une dépendance forte des équipementiers allemands ou asiatiques (injection, freinage, direction, électronique, climatisation) ; pour ces grands systèmes c’est souvent un pénalité sur les couts (marges excessives des fournisseurs, moins de capacité d’optimisation et d’innovation).

 

Contrairement à ce qui se passe dans les centrales syndicales allemandes, la tradition n’est pas en France à une cogestion active s’appuyant sur une expertise technique et économique détaillée et des contre plans.

C’est un combat à long terme que d’imposer l’idée que les salariés et leurs représentants sont légitimes et compétents pour intervenir en continu et en détail dans la stratégie et les décisions. Ils sont légitimes à orienter les profits vers la préservation et la création d’emplois; ils détiennent des compétences de premier plan et de grandes capacités de suggestion.

Les salariés constituent la seule force qui peut contrer des dirigeants fréquemment tournés vers la délocalisation et assez souvent éloignés de la technologie. Ils doivent pouvoir s’emparer des dossiers dans le détail et la durée et ne pas être freinés par des barrières juridiques (contraintes de confidentialité par exemple).

 

Dans le cadre de cet élan productif il faut engager une véritable « révolution » par une revalorisation ambitieuse des filières techniques du CAP aux diplômes d’ingénieur.

Il faut convaincre, par des faits, que ces orientations professionnelles sont des atouts pour l’emploi, ne ferment pas les portes, et représentent un choix d’avenir.

Cette volonté doit être déployée sous différents aspects

-Une plus grande ambition sur la qualité et les horaires des formations scientifiques et techniques du primaire au Lycée.

-Des budgets accrus pour les établissements spécialisés

-Des mesures favorisant l’apprentissage (rémunération, accompagnement) et favorisant l’entrée dans la vie active dans ces filières.

-Une formation professionnelle forte préparant les reconversions et les enrichissements en cours de carrière.

 

 

En conclusion, il est nécessaire de mobiliser autour d’une stratégie ambitieuse pour l’emploi industriel à long terme, contre les idées restrictives et défaitistes.

 

Ce qui conduit à réaffirmer deux objectifs prioritaires, renforcer massivement l’effort de recherche et viser pour la France à long terme un éventail d’activités large.

 

  • L’effort sur la recherche avancée et R&D des projets, doit aller au delà des ratios moyens Européens, puisqu’il y a volonté de rattrapage (>2% du PIB contre 1,44% en France en 2013 et 1,96% en Allemagne)
  • Il faut avoir l’ambition de couvrir des activités diversifiées n’excluant pas des secteurs « traditionnels » comme la sidérurgie, l’automobile, le textile, les équipements électriques et mécaniques. Enfin, Il faut viser une intégration verticale nationale forte, englobant les matériaux, les moyens de production, les composants et systèmes importants, jusqu’au produit final.

                                          

                                                   *

 

Proposition1  Réorientation et renforcement du pacte de responsabilité

Proposition2  Relance des investissements et des projets par un état stratège

Proposition3 Des choix à moyen terme et des investissements pour l’énergie

 

P.1 Réorientation et renforcement du pacte de responsabilité

 

La négociation de contreparties actuellement engagée est en partie une illusion !

Aider à la reconstitution des marges des entreprises est pourtant une nécessité et proposer des mesures fortement incitatives peut être efficace sous certaines conditions, même s’il y a, dans une certaine proportion, « un effet d’aubaine » pour ceux qui en profiteront sans investir ou recruter.

Les allégements de charges (30Mrds€/an) et de fiscalité (11Mrds€/an) prévus doivent être à la fois renforcés, anticipés (disponibles avant 2017) et partiellement ciblés sur les entreprises qui recrutent et investissent.

 

On peut d’abord proposer que tous les allégements prévus soient intégralement maintenus malgré leur complexité mais anticipés.

  • Crédit d’impôt (CICE) de 6% des salaires bruts en dessous de 2,5 SMIC transformé en allégement de charges
  • Allégement dés 2016 du taux pour allocations familiales (de 5,25% à 3,45%)
  • Dispositif maintenu pour remboursement des charges URSSAF au niveau du SMIC et d’allégement jusqu’à 1,6 SMIC maintenu

 

L’allégement de la fiscalité sur les résultats (28% au lieu de 33,3%) et la suppression de la surtaxe (+10,7% des impôts) pourraient également être anticipés en 2015 pour les entreprises qui investissent sur le sol national, et généralisés dés 2017.

 

On doit y ajouter un mécanisme spécifique encourageant la croissance des PME.

Il reste à préciser et à chiffrer mais il pourrait « récompenser » la croissance d’effectifs net d’une entreprise, jusqu’à 30 ou 50 emplois créés au cours de l’année (solde embauches-départs de CDI et CDD de plus d’1 an).

Cette mesure s’appliquerait à toutes les entreprises quelle que soit leur taille mais serait évidemment plus profitable aux TPE et PME.

Elle pourrait prendre la forme d’un remboursement de 2 années pleines des charges patronales des ces emplois créés, remboursement réparti sur l’année en cours et les deux années suivantes si la croissance d’effectifs est confirmée.

Pour encourager les secteurs industriels et ingénierie cette incitation pourrait s’appliquer à tous les salaires jusqu’à un plafond relativement élevé (< 5 SMIC).

 

Ces mesures pourraient appeler un besoin de financement complémentaire proche de 15Mrds€ dés 2016. Trois types de moyens pourraient être envisagés.

  • Accepter un déficit budgétaire supplémentaire, mais nécessairement limité pour éviter un conflit ingérable avec l’Union Européenne : une telle dérogation sera plus négociable sur certains investissements d’avenir (dossier énergie par ex.)
  • Accélérer les réformes sur les dépenses administratives, avec un « rendement » sans doute faible à l’horizon 2016
  • Augmenter le taux de base de TVA. Une augmentation du taux de base de TVA (22% / 20%) ne doit pas être censurée à priori mais devrait être assortie d’une modulation de la CSG, pour préserver ou augmenter le pouvoir d’achat des bas revenus.

 

P.2 Relance des investissements et des projets par un état stratège

 

C’est le rôle de la puissance publique de faciliter, d’initier, et, dans certains cas, de jouer un rôle direct dans l’accélération de projets par des prises de participation temporaire ou définitive.

Un des premiers aspects est le renforcement des moyens financiers, de la Banque publique d’investissement, des subventions aux PME et des aides spécifiques aux zones industrielles à développer.

Mais ce qui doit changer de vitesse, est bien l’ouverture ou la reprise de certains dossiers stratégiques, notamment.

 

  • Le réexamen du dossier sidérurgie (innovation et développement de la R&D)

 

  • Le réexamen des 34 projets pour aboutir à des projets opérationnels à court et moyen terme. Il faut éviter différents défauts : concentrer un effort excessif sur des recherches avancées aux débouchés lointains (dirigeables, véhicules à pilotage automatique), accepter sur des sujets importants, des coopérations factices (véhicules2l/100) ou la lenteur (TGV du futur, Batteries)

 

  • La création d’alliances entre les équipementiers automobiles et les constructeurs sur les véhicules hybrides rechargeables (PHEV) les Batteries et l’électronique de puissance. Créer une filière française Batterie de recherche et d’industrialisation avec si besoin un financement public.

 

  • La construction de filières de recyclage : combler le retard en France et exporter.

 

  • L’engagement public pour préparer l’émergence de « champions » dans le domaine de la robotique et des moyens de production

 

  • L’étude avec les grands groupes de scénarios de relocalisation sur des sites existants, associés à des modernisations fortes des outils de production (automatisation, optimisation énergétique) ; scénarios envisageables pour Michelin, Renault et d’autres.

 

  • La poursuite des actions sur le numérique avec des aides ciblées pour favoriser la croissance des « start-up » sur le sol national et leurs coopérations.

 

 

Au delà de cette liste évidemment incomplète, la puissance publique doit entreprendre un réexamen systématique de toutes les branches d’activités quelles soient prospères et excédentaires (aéronautique, pharmaceutique) ou en déclin et déficitaires (textiles, équipements mécaniques et électriques)

Ce réexamen doit être effectué avec les représentants de la profession patronaux et syndicaux, les experts et chercheurs indépendants, pour déceler, les projets en panne, les innovations exigeant des coopérations ou du financement, les relocalisations possibles.

 

P.3 Des choix à moyen terme et des investissements pour l’énergie

 

Les dossiers concernant l’énergie méritent un débat démocratique, une consultation large d’experts, et finalement des décisions de la puissance publique.

Cela concerne les dossiers difficiles du nucléaire (sécurité et budget des premiers EPR) et l’accélération forte de dossiers plus consensuels (rénovation bâtiment).

A ce jour 70% de l’énergie finale est d’origine fossile : la priorité est de réduire cette part pour des raisons écologiques (climat et pollution) et économiques (dépendance aux importations couteuse à long terme). La consommation électrique ne représente que 25% de l’énergie finale dont les 75% d’origine nucléaire et 15% renouvelable.

 

1ère urgence politique « déminer le dossier nucléaire ».

Les centrales nucléaires ont une capacité de production électrique de 63GW (la moitié de la capacité totale de 130GW) mais elles sont plus souvent opérationnelles que les autres sources intermittentes (hydraulique, éolien) et garantissent un cout compétitif.

Les débats sur le nucléaire n’ont pas été menés jusqu’au bout et dans la clarté ce qui conduit à la paralysie ; ils concernent en premier lieu la sécurité, le traitement des déchets, le potentiel des nouvelles générations EPR (sécurité>> déchets < rendement >) mais aussi leurs énormes difficultés de démarrage.

Pourtant, les organismes gouvernementaux indépendants de l’industrie nucléaire qui se son livrés à des études sérieuses (France Stratégie, Cour des comptes, OPECST, Académies des sciences) on tous conclu ont tous conclu en la viabilité du système actuel et en faveur de son prolongement à long terme (2050)

 

 

2èmeurgence politique : Convaincre de la possibilité de diviser par 10 la consommation des fossiles à l’horizon 2050, et de la contribution nécessaire de l’électricité

La politique à construire doit combiner la réduction accélérée des consommations finales par l’efficacité, et la substitution dés que possible de l’électricité aux fossiles (pétrole et gaz). Elle doit maintenir des couts compétitifs.

Tous les secteurs sont concernés mais dans le total des fossiles consommés pour l’énergie (≈116Mtep) deux secteurs, le Transport routier (40Mtep), le Résidentiel & Tertiaire (34Mtep) exigent un effort accéléré et organisé dans la durée.

Pour le Résidentiel & tertiaire (bâtiment) efficience et isolation, nouveaux systèmes de chaleur et substitution partielle à l’électrique ou à du mixte électricité-gaz (ch4)

Pour le transport routier biocarburants, transformation du parc des véhicules particuliers et utilitaires légers vers différents types d’hybrides rechargeables (cible à 20 ans de 80% du parc), solution poids lourds à développer (ch6)

Notre hypothèse est que la consommation électrique française (440Twh) devrait dans ce cadre, dépasser 600Twh dans 20 ans et dépasser 700Twh dans 30 ans, tenant compte des économies, de la croissance démographique et de cette substitution de l’électricité aux fossiles.

 

3ème urgence faire admettre un investissement initial lourd pour un fort effet de levier

Cette ambition suppose un effort d’investissement supplémentaire : hypothèse +20Mrds€/an au delà des tendances actuelles et des décisions de la transition énergétique.

Un tel effort sera amorti et rentabilisé à long terme pour les consommateurs et la collectivité mais doit être initialisé avec une part notable d’aide publique (subventions, prêts aidés, crédit d’impôt) : c’est un des postes qui pourrait le plus justifier une négociation avec l’UE sur le déficit public.

Au delà, l’impact économique essentiel devrait être la diminution des importations de fossiles : à 20 ans 25 à 30 Mrds€/an (45Mtep, essentiellement pétrole brut et raffiné, prix du brut 80 à 100$/ baril) et beaucoup plus au delà (x2)

Si cette dépense économisée est remplacée par une valeur ajoutée nationale de même ordre de grandeur, l’enjeu pourrait être alors la création de 4 à 500.000 emplois industriels ou de service (par effet direct) sous condition d’une forte intégration nationale de la fabrication des systèmes et composants.

 

 

Cette proposition 3 est à décliner dans les 6 chapitres suivants

 

  1. Energies renouvelables

Développer l’éolien sur les zones rentables (et le limiter sur les zones non rentables) pour viser 8% dés 2035, au lieu de 5% de la consommation électrique, elle-même en croissance (soit +130% en 20 ans)

Bâtir un plan spécifique d’abord sur le solaire thermique puis sur le photovoltaïque autoconsommé, uniquement là où cela est vertueux (dans le sud et le centre ouest de la France) ainsi que le micro-hydraulique.

Développer les aides aux avant projets et recherches sur l’énergie marine en les conditionnant à leurs réelles perspectives de rentabilité.

  1. Stockage

Financer des recherches et des expérimentations sur les solutions de stockage électrique (pompage/turbinage dans les STEP, fermes de batterie, mesure de l’efficacité du « power to gaz »), et à moyen et long terme hydrogène, chaleur dans la roche et autres.

C’est l’aboutissement de ces solutions qui rendra crédible une croissance progressive de la production électrique par des moyens intermittents

  1. Plan Nucléaire

Engager une coopération entre les groupes français (EDF, AREVA) pour réunir les compétences nécessaires à un « sauvetage » des EPR en cours (planning et budget en dépassement mais maitrisés techniquement contrairement aux craintes).

Poursuivre les investissements sur cette génération (3) avec une centrale EPR tous les 18 mois, au delà de Flamanville en service en 2017 (Lancer Penly au plus vite)

En parallèle rénover la génération actuelle pour obtenir de l’ASN la prolongation de 20 ans. Avancer les  avant-projets de la génération 4 (pour démarrer en 2025 accélérant le développement du surgénérateur Astrid)

Ce rythme devrait permettre une croissance de 1GW/an mais cela implique d’engager un investissement de l’ordre de 5Mrds/an dés 2016.

  1. Rénovation Bâtiment et chauffage (résidentiel-tertiaire 300Twh et 34M Tep fossiles)

Changer de vitesse sur la rénovation habitat dans le cadre d’un plan à 10 ans, avec un rythme d’Investissements augmenté de 10 Mrds€/an : 500.000 logements rénovés/an, aide à l’offre d’équipements adaptés, investissements publics. (4)

Privilégier pour les travaux d’isolation les investissements les plus rentables (consommations supérieures à 100kw/m2)

Encourager des solutions de chauffage optimisées (pompe à chaleur et solutions mixtes électricité-gaz pour permettre un emploi optimal des capacités électriques (6))

Préférer dans un certain nombre de cas un chauffage électrique de qualité.

Intégrer et renforcer, dans la norme RT2012 le critère de la loi Grenelle sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Lancer une expérimentation de cogénération nucléaire à moins de 100 km d’une ville dotée d’un réseau de chaleur (7).

  1. Industrie (hors sidérurgie110Twh et 18MTep fossiles)

Encourager par des financements les investissements de modernisation des sites industriels, avec l’optimisation des rendements énergétiques (très fort enjeu d’économie d’électricité) et la cogénération.

 

  1. Transports (12Twh urbain et ferroviaire, 46MTep carburants dont ≈ 22VP, 9VUL, 9 Poids lourds)

Bio-carburants

Pour conserver des carburants vertueux en terme de bilan CO2 et produits en France, développer les biocarburants de seconde génération, ceux qui ne consomment ni pétrole ni terres arables (déchets forestiers, plantes entières) et qui approchent déjà un coût de 1€ HT/litre (5)

Véhicules particuliers et utilitaires légers (VP &VUL)

Rendre concrète la perspective d’une « généralisation » des hybrides rechargeables offrant un minimum d’autonomie électrique (>50km) pour les véhicules particuliers et utilitaires légers : 80% des immatriculations neuves 2022, et 80% du parc en 2035.

Remettre les constructeurs Français et les filières françaises de composants en pointe sur ces développements : voir contre-plan automobile en annexe.

Favoriser des autonomies électriques importantes pour ces véhicules hybrides rechargeables (>100km)

Infrastructure de charge électrique

Développer l’infrastructure des bornes et les réseaux pour permettre de couvrir la majorité des usages en électrique pur (cible 70% des kilométrages).

Privilégier la charge heures creuses pour optimiser l’emploi des capacités électriques

Poids lourds

Développer rapidement les transports urbains électriques et financer les investissements et les expérimentations sur l’électrification des poids lourds routiers (gros transporteurs hybrides ou Piles à combustible hydrogène)

 

 

 

REFERENCES

(1)Comparaison des prix de l’électricité en France et en Allemagne Novembre 2013

http://www.tresor.economie.gouv.fr/File/392245

(2)SITE CONNAISSANCE DES ENERGIES

http://www.connaissancedesenergies.org/fiche-pedagogique/couts-de-production-de-l-electricite-en-france

(3)Le cout des différentes filières de production et d’économie d’électricité B. Dessus Global chance 8/avril 2012

http://www.global-chance.org/IMG/pdf/BD9CoutsElec020412.pdf

 

(4)Enjeux énergétiques et maitrise de la demande dans le bâtiment résidentiel

http://www.carbone4.com/sites/default/files/…/Carbone4 bâtiment.pdf

(5)Les biocarburants de 2nd génération proches de l’industrialisation http://www.ifpenergiesnouvelles.fr

(6)Chaudières hybrides

http://www.hprevot.fr/Chaleur.html#chauffage-hybride

(7)Areva : Un avenir en fait prometteur

http://www.energie.sia-partners.com/20120321/la-cogeneration-nucleaire-une-formidable-economie-denergie/